Les anges sans ailes
- Christine Chevron
- 13 avr.
- 1 min de lecture

Ils dorment sur le béton, sous la pluie, dans le froid mordant des hivers. Pas par choix, mais par loyauté.Ils acceptent la faim, la fatigue, la peur. Pas par résignation, mais par amour.
Les chiens des sans-abri traversent l’enfer sans jamais juger. Ils restent là, quoi qu’il arrive. Peu importe l’odeur d’alcool, les gestes maladroits, la colère parfois. Ils n’exigent rien, ils ne posent pas de conditions. Ils sont là, simplement. Parce qu’ils ont choisi d’aimer.
Quelle âme humaine pourrait supporter cela ? Accompagner, consoler, réchauffer, sans jamais faillir ? Aucune, à mon avis.
Et pourtant… combien d’entre eux sont pointés du doigt ? Combien sont vus comme des « pauvres bêtes » qu’il faudrait « sauver » ? Mais les sauver de quoi ? De la seule chaleur qu’ils connaissent ? De la seule main qui les caresse chaque jour ?
Et puis il y a ces nuits où l’espoir vacille. Ces nuits glaciales où le Samu social passe, où une place en hébergement d’urgence est proposée… mais sans le chien. Laisser derrière soi son compagnon ? Impossible. Alors ils restent dehors. À deux. Parce que pour eux, l’abandon n’est pas une option.
Qui peut dire qu’ils n’ont pas, au fond, suffisamment de grandeur d’âme pour avoir choisi cette mission-là, cette vie-là ? Personne n’en sait rien.
Ces chiens ne sont pas à plaindre. Ils sont à admirer.
Ce sont eux qui tiennent debout ceux qui, sans eux, s’écrouleraient.
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