🌿 Les veilleurs de l’aube
- Christine Chevron
- il y a 2 jours
- 2 min de lecture

Renards, chevreuils, sangliers : ces présences discrètes qu’on efface
Il est tôt. Très tôt.La lumière est encore bleue, la rosée suspend le temps.Et là, sur le sentier, un renard.Son regard croise le mien. Pas de fuite. Pas de peur.Juste une présence.
Ces rencontres sont des cadeaux.Des instants suspendus où le monde sauvage nous rappelle qu’il est là, tout près, malgré tout.
Mais pour combien de temps encore ?
🦊 Le renard, messager silencieux
Chaque été, lors de mes marches matinales, je croise ce renard.Il m’observe, curieux, sans hostilité.Il est le gardien de l’aube, le témoin d’un monde qui s’efface doucement.
🦌 Le chevreuil, l’esprit des bois
Avant, un jeune chevreuil dormait dans les vignes.Je le surprenais parfois, allongé dans l’herbe haute, paisible.Aujourd’hui, toute la vigne a été arrachée.Plus un seul abri, plus une seule trace.Et les lièvres, qui s’y rencontraient autrefois ? Disparus aussi.
🐗 Les sangliers, mal-aimés et pourchassés
Les sangliers, eux, sont devenus les boucs émissaires d’un déséquilibre que nous avons créé.Chassés, traqués, redoutés.Mais eux aussi cherchent simplement à vivre, dans un monde qui leur laisse de moins en moins d’espace.
🔥 L’humain, prédateur insatiable
Nous nous comportons comme des prédateurs.Chasser n’a plus aucun sens quand la nourriture abonde.Mais nous chassons quand même.Nous coupons les arbres, brûlons les forêts, arrachons les haies, les vignes, les abris.Pour cultiver, exploiter, construire encore et encore.
Ce n’est plus de la cohabitation.C’est une conquête. Une prise de pouvoir sur un monde vivant qui ne nous a rien demandé.
Et moi, ça me mine.
🌲 La forêt, mon refuge
La forêt est mon élément.Quand j’y entre, je respire. Je redeviens moi.Mais même la forêt est grignotée, découpée, rendue silencieuse.
📖 L’homme-chevreuil, un autre regard
Dans L’homme-chevreuil, Geoffroy Delorme partage son expérience rare :vivre pendant sept ans en forêt, en harmonie avec les chevreuils.Pas comme un observateur, mais comme un semblable.Son récit est une déclaration d’amour au monde sauvage, une invitation à se réensauvager, un peu.
🌍 Un appel à la conscience
Chaque hectare de nature perdu est une disparition silencieuse.Une espèce qui recule, un territoire qui meurt.Ce que je ressens, ce n’est pas de la colère.C’est une immense tristesse.
🌸 Pour conclure : les esprits de la forêt
Tous les animaux que j’ai peints m’ont imprégnée.J’ai vécu avec eux dans mes rêves. Je les voyais vivre.Aujourd’hui, je communique avec les animaux, mais je ne peins plus.Comme si une part d’eux me manquait, comme si les rêves avaient reculé.
Et pourtant… quand je croise un renard, un chevreuil, une trace de lièvre… je sais qu’ils sont toujours là.Veilleurs discrets. Frères silencieux.Et je me demande :combien de temps allons-nous encore leur laisser leur place ?
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