🌲 Quand la louve veille
- Christine Chevron
- il y a 2 jours
- 2 min de lecture
Peindre, communiquer, se relier — une histoire de forêts intérieures et d’animaux qui nous habitent
Il y a des années, j’ai peint une louve.Pas une image décorative.Une présence.
Quand je regarde cette peinture, je sens qu’elle veille.Son regard n’a rien de sauvage, ni de menaçant.Il est profond, bienveillant, silencieux.Elle ne m’appelle pas à hurler avec les autres.Elle reste, en retrait, dans l’ombre tranquille.Et pourtant, elle est là, solide, inébranlable.
🎨

Ce n’est pas qu’une histoire de peinture.C’était une immersion. Une cohabitation intérieure.
Quand je peignais un animal, il m’accompagnait.Je rêvais de lui.Je le voyais vivre, évoluer, me regarder parfois.Comme si l’acte de peindre ouvrait une porte :celle de la rencontre invisible, au-delà des mots.
Ces peintures ont laissé des empreintes en moi.Elles m’ont reliée à quelque chose de plus vaste,de plus ancien que moi —et de plus vrai, peut-être.
🐾 Et puis, la communication animale est arrivée
Et, presque sans m’en rendre compte…j’ai arrêté de peindre.
Je me suis mise à écouter.À recevoir autrement.À entrer en lien, sans pinceaux, sans couleurs.Par les silences, par l’intérieur.
La louve n’est pas partie.Mais elle a changé de forme.Elle est devenue gardienne, plus que modèle.Et aujourd’hui, je comprends qu’elle est peut-être mon animal de pouvoir.Ou du moins, celle qui me suit dans cette forêt intérieure que je traverse.
🌳 La forêt, mon élément
Je crois que je suis faite de forêts.Quand je marche entre les arbres,je me sens entière.
La forêt me donne ce que rien d’autre ne m’apporte :le silence plein, l’odeur du vivant,le lien à quelque chose qui ne demande rien, mais qui contient tout.
💔 Et pourtant, on détruit cela
Les animaux sauvages perdent leur habitat.Les forêts brûlent, sont rasées, fragmentées.Les couloirs de vie sont coupés par les routes, les clôtures, les murs.
Il y a une tristesse en moi, sourde et continue.Quelque chose comme un deuil lent.Un chagrin pour tout ce que l’on ne reverra plus.Pour tous ces regards que nous n’aurons jamais croisés.Pour ces présences effacées avant même d’être reconnues.
🌸 Relier les mondes, à ma manière
Aujourd’hui, je ne peins plus.Mais je relie encore.Par la communication animale, par les fleurs, par l’écoute.
Je tends des fils invisibles entre nous et eux.Je cherche les chemins où l’on peut encore s’entendre.Et parfois, je sens la louve, derrière moi.Silencieuse. Présente.Elle ne parle pas.Elle veille.
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