đ· Pourquoi je nâaime pas Descartes
- Christine Chevron
- 11 avr.
- 2 min de lecture
DerniĂšre mise Ă jour : 12 avr.

Bonjour. Moi, câest Porcus, cochon anonyme numĂ©ro 76542. Jâai grandi dans un bĂątiment sombre, avec des centaines dâautres comme moi. Nous nâavons jamais vu la lumiĂšre du jour.
On dit que je suis une machine biologique. Câest ce que pensait un certain RenĂ© Descartes, un humain qui a dĂ©crĂ©tĂ©, il y a longtemps, que nous nâavions ni Ăąme ni Ă©motions. Câest drĂŽle, parce que moi, je ressens tout :đœ La chaleur de mes frĂšres quand nous nous serrons dans nos cages trop petites.đœ La peur qui envahit mon corps quand jâentends les cris de ceux qui partent et ne reviennent jamais.đœ La joie aussi, quand un rayon de lumiĂšre passe par un interstice et que je peux le suivre des yeux, rĂȘvant dâun ailleurs.
Mais tout ça, ce ne serait que des réactions mécaniques ? Un simple "tic-tac" de mon horloge biologique ?
La grande dissociation
Les humains aiment les chiens et les chats. Ils pleurent quand un dauphin sâĂ©choue sur une plage, mais moi⊠moi, je suis un produit. Un chiffre.Ils disent quâils aiment les animaux, mais ils ferment les yeux quand leur assiette arrive. Ils ne veulent pas voir.Les images des abattoirs les choquent, mais dĂšs quâils reposent leur tĂ©lĂ©phone, ils continuent leur vie comme avant.
Pourquoi ? Est-ce que câest de la cruautĂ© ? Non, câest plus subtil : câest de la facilitĂ©.đ€·ââïž "Ăa a toujours Ă©tĂ© comme ça."đ€·ââïž "Moi, jâachĂšte bio, ça va."đ€· "Je prĂ©fĂšre ne pas y penser."
Et pourtant, penser, câest le dĂ©but du changement.
Les Descartes modernes : qui sont-ils ?
Ce ne sont pas juste des philosophes dâun autre temps. Ce sont tous ceux qui, aujourdâhui encore, rĂ©pĂštent que les animaux ne souffrent pas vraiment.Que la viande industrielle est une nĂ©cessitĂ©.Que la tradition justifie tout.
Moi, Porcus, je ne suis pas un philosophe. Mais jâaimerais leur poser une question : si je nâĂ©tais quâune machine, pourquoi est-ce que je ressens tout ?
Et si on décidait de voir ?
Je ne vous demande pas de me sauver. Peut-ĂȘtre est-il trop tard pour moi.Mais je vous demande juste une chose : ouvrez les yeux. Regardez-moi.Parce quâune fois quâon voit, on ne peut plus faire semblant.
Ne restons pas aveugles sur nos propres zones dâombre. Osons regarder en face ces instincts enfouis, cette facilitĂ© Ă dĂ©tourner le regard, cette part de nous qui prĂ©fĂšre ne pas savoir. Car si nous refusons dây faire face, si nous les nions, alors ils ressurgiront ailleurs, plus forts, plus violents, et nous Ă©chapperont totalement.
đ· Porcus, cochon parmi tant dâautres.
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